Église Notre-Dame – 1898-1906

Au cours des années 1890, le développement industriel de Granby pousse la population catholique de 1 200 à près de 3 000 personnes, toutes rattachées à la paroisse Notre-Dame. En 1892, l’évêché de Saint-Hyacinthe réclame donc la construction d’une nouvelle église et d’un presbytère, mais ce projet doit attendre 1898 pour prendre forme. La fabrique confie la construction de l’église Notre-Dame à l’architecte Casimir Saint-Jean, de Montréal. Comme les moyens financiers de la paroisse sont limités, on aménage d’abord le sous-sol, où on chante la première grand’messe en janvier 1900. Les travaux ne reprendront qu’au printemps 1904. À la fin de l’année, le clocher est terminé et l’aménagement de l’intérieur peut commencer. Édifice de grande dimension, l’église Notre-Dame est finalement bénie le 24 mai 1906.

C’est à l’occasion du 19^e centenaire de la Rédemption, en 1934, qu’est prise la décision de rénover l’intérieur de l’église Notre-Dame. Tout en épargnant les éléments structuraux, qui datent de 1906, on retire les décorations d’origine et on en commande de nouvelles au peintre et maître verrier de l’heure, Guido Nincheri. Ce dernier peint de majestueux décors qui seront appliqués, selon la technique du marouflage, dans les voûtes et sur les murs de la nef et du chœur. L’artiste réalise aussi les trente et un vitraux qui illuminent encore l’église. Le pape ainsi que divers personnages ecclésiastiques du diocèse apparaissent dans les parties inférieures des vitraux. À l’entrée principale de l’église, on trouve aussi des impostes en vitraux où Nincheri présente une vue extérieure de l’église Notre-Dame, de même que de l’intérieur tel qu’il apparaissait avant les travaux de 1934. Les rénovations de 1934-1935 permettent aussi de renouveler le mobilier liturgique, une tâche confiée aux sculpteurs ornemanistes de l’Atelier Joseph Villeneuve, de Saint-Romuald. Ces œuvres sculptées se concentrent dans le chœur de l’église. Quant à l’orgue, installé au jubé en 1917 par la maison Casavant & Frères, il fait lui aussi l’objet d’un grand nombre d’améliorations et d’ajouts qui ont pour but d’optimiser ses performances. La Ville de Granby devient propriétaire de l’édifice en 2012.

L’église catholique Notre-Dame se distingue par son style éclectique, dérivé d’un amalgame de courants néo-roman, néo-Renaissance et néo-baroque. Caractérisée par un gabarit imposant reposant sur un plan en forme de croix latine et coiffé d’un toit recouvert de cuivre à baguettes, l’église présente une façade monumentale, dont les portes d’entrée, encadrées par des pilastresColonne en partie intégrée dans un mur., sont couronnées d’une grande rosace de forme semi-circulaire. Recouverte de pierres de taille d’aspect lisse, la façade est surmontée d’un clocher massif de deux étages. À l’intérieur, les fresques, les vitraux, les boiseries finement sculptées et les autres nombreuses ornementations témoignent du traitement minutieux dont le décor de l’église a été l’objet.