Les artilleurs de Granby combattent le nazisme

2e régiment d’artillerie de campagne, Angleterre, 1942 Soldats de Granby 1er rangée: Stanley Blunt, Armand St-Onge, Paul St-Onge, Ronald Dickenson, Curley Bessette, Georges Rivard, Horace Jeffryes 2e rangée: Tom Laflamme, Jacques Duval, Roland Roy, Robert Liberty, Roger Brodeur, Roy Ander-son, Norman Stone, Everett Lewis, Holley Ball 3e rangée: Howard Willey, Maurice St-Onge, Roderick Bradford, Joseph Pollard, Victor Tétreault, Campbell Mc Donald, Hilaire Dubois, Donald Neil, John Neil, Walter R. Legge, Dave Nicholson, Georges Chabot, Fred Adams, Clayton Cornish, Russel Webster, Lloyd Cornish, Paul Beauchamps. (Coll. Terry Cornish)
Les soldats de Granby du 2e régiment d’artillerie de campagne, Angleterre, 1942. 1er rangée: Stanley Blunt, Armand St-Onge, Paul St-Onge, Ronald Dickenson, Curley Bessette, Georges Rivard, Horace Jeffryes 2e rangée: Tom Laflamme, Jacques Duval, Roland Roy, Robert Liberty, Roger Brodeur, Roy Ander-son, Norman Stone, Everett Lewis, Holley Ball 3e rangée: Howard Willey, Maurice St-Onge, Roderick Bradford, Joseph Pollard, Victor Tétreault, Campbell Mc Donald, Hilaire Dubois, Donald Neil, John Neil, Walter R. Legge, Dave Nicholson, Georges Chabot, Fred Adams, Clayton Cornish, Russel Webster, Lloyd Cornish, Paul Beauchamps. (Coll. Terry Cornish)

Mario Gendron

Publié le 8 novembre 2016 | Mis à jour le  11 septembre 2024

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C’est avec le 2e régiment d’artillerie moyenne que Granby affirme le plus sa présence au cours de la Deuxième Guerre mondiale.1 La 24e batterie de Shefford, qui a servi à le constituer, a une longue histoire qui remonte à la formation de la première milice du comté de Shefford, en 1856.

Le 17 juillet 1940, la 24e batterie est mobilisée pour le service actif et réunie à la 75e batterie de Cowansville. Environ 120 hommes de Granby, soit un peu plus du quart de tous les volontaires de la ville,  s’y enrôlent immédiatement. Ceux de Cowansville en font autant, si bien qu’au début du mois d’août 234 soldats composent la nouvelle unité. À la suite d’un stage à Saint-Jean, au Québec, qui s’étire jusqu’en mars 1941, la 24/75e batterie quitte la province pour s’entraîner au tir au canon à Petawawa, le plus important camp d’artillerie au Canada. C’est là, en janvier 1942, que les hommes de la 24/75e batterie apprennent avec amertume la dissolution de leur propre unité, vieille de 18 mois, et leur fusion avec les compagnies d’artillerie de Port Arthur et de Toronto pour former le 2e régiment d’artillerie moyenne. Fort de 539 hommes, du simple soldat au major, le nouveau régiment quitte Petawawa en mars 1942 et s’embarque aussitôt pour l’Angleterre.

Le long entraînement sur le sol anglais met à dure épreuve la patience de ceux qui rêvent d’affronter l’ennemi. Car arrivé au printemps de 1942, ce n’est qu’au mois d’octobre 1943, soit 20 mois plus tard, que le 2e régiment d’artillerie moyenne reçoit l’ordre de se joindre au 1er corps d’armée du Canada dans la Méditerranée. Dans le cadre de l’opération Timberwolf, son rôle sera de soutenir, avec trois autres régiments d’artillerie, les troupes canadiennes et alliées qui combattent depuis juillet les formidables lignes de défense allemandes qui barrent la route de l’Italie.

Débarqué à Augusta, en Sicile, le 8 novembre 1943, le 2e régiment d’artillerie moyenne reçoit son baptême du feu italien à Ortona, le 22 février 1944 à 14 h 35. Au cours d’une période de 40 jours ponctuée de nombreux déplacements, les artilleurs lancent 8 000 obus sur les positions ennemies ; plus tard, alors qu’ils s’attaquent à la ligne Hitler, dans l’Appenin méridional, ils en tirent 22 000 en 21 jours d’action.

Dans la nuit du 30 août 1944, au moment où commence l’attaque des Alliés sur la ligne Gothique, plus au nord, l’explosion accidentelle d’un obus tue cinq soldats, dont le sergent Cornish de Granby. Au cours de cet assaut, le régiment occupe 13 positions différentes et lance 62 000 obus de 4,5″. Il subit également de lourdes pertes.

La campagne d’Italie enfin gagnée, le régiment part pour la Belgique en mars 1945, où on l’accueille en libérateur. Transféré en Hollande à la fin du mois, il prend position à Reet et commence à faire feu sur les positions allemandes. Le 4 mai, on reçoit l’ordre de cesser  le feu ; le 7 mai, à 1 h 41, la guerre est officiellement terminée en Europe. Le régiment, demeuré dans la région, participe ensuite aux opérations de désarmement et de surveillance. Au cours de toutes les opérations militaires dans lesquelles il a été engagé, le 2e régiment d’artillerie moyenne enregistre 21 morts et 45 blessés.

  1. Cet article est un extrait de M. Gendron, J. Rochon et R. Racine. (2001). Histoire de Granby, Société d’histoire de la Haute-Yamaska, p. 239 à 242. ↩︎