Asa Belknap Foster, Waterloo et le couvent Maplewood
L’âge d’or de Waterloo, dont le patrimoine abondant et varié fait encore entendre les échos, s’enclenche avec l’arrivée du Stanstead, Shefford & Chambly Railroad, en 1861, et le boum industriel, commercial et résidentiel que cette révolution des transports entraîne. En conséquence de ce développement accéléré, la population du village passe de 400 à 2 500 personnes…
Publié le 27 janvier 2011 | Mis à jour le 11 septembre 2024
Publié dans : Patrimoine
L’âge d’or de Waterloo, dont le patrimoine abondant et varié fait encore entendre les échos, s’enclenche avec l’arrivée du Stanstead, Shefford & Chambly Railroad, en 1861, et le boum industriel, commercial et résidentiel que cette révolution des transports entraîne. En conséquence de ce développement accéléré, la population du village passe de 400 à 2 500 personnes entre l’arrivée du chemin de fer et 1875.
À la fin des années 1870, on y trouve plusieurs églises de confessionnalités différentes, une cour de justice, un marché public, une succursale de l’Eastern Townships Bank, les bureaux de la British American Land, une importante loge maçonnique, sans compter les commerces, les grands hôtels et, surtout, les industries, animatrices de cette croissance. Comme principal centre économique et administratif de toute la région, Waterloo mobilise une classe bourgeoise, principalement d’origine anglo-britannique, constituée d’industriels, de commerçants, d’avocats et de médecins qui n’hésitent pas à construire des résidences à la mesure de leur importance sociale. Parmi ces notables, le constructeur de chemin de fer Asa Belknap Foster est, sans contredit, celui qui a le plus contribué au développement de Waterloo. En 1864, la grande résidence qu’il fait construire sur les hauteurs du village exprime bien l’importance du personnage dans la vie waterloise.
Avant l’arrivée du chemin de fer, la population de Waterloo était concentrée dans le nord du village, à plus de un kilomètre des nouvelles installations ferroviaires. Pour relier ces deux pôles, séparés par un vaste espace inoccupé appartenant à Foster, ce dernier aménage d’abord ce qui deviendra la rue Foster et lotit les terrains qui lui appartiennent. Près des installations ferroviaires, il construit un hôtel, le Foster House, plusieurs résidences en brique à l’ouest du Foster Square et un gros moulin à scie entre la voie ferrée et le lac de Waterloo, moulin qu’il cède gratuitement à la famille Shaw, à la condition qu’elle construise une tannerie. Afin d’attirer la population dans le sud du village, il offre gratuitement des terrains aux communautés religieuses qui désirent s’établir. Catholiques, méthodistes, anglicans et universalistes profiteront de son offre.
Au milieu des années 1860, au moment où sa popularité atteint des sommets, Asa Belknap Foster emménage dans la plus grande et luxueuse résidence jamais construite à Waterloo. À son décès, survenu en 1877, la propriété revient à la veuve de Foster, qui la vend, en 1882, aux Sœurs des Très-Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie. Ces dernières y ouvrent le couvent Maplewood, sous la direction de sœur Marie-de-l’Immaculée-Conception. La même congrégation prendra aussi la gouverne de l’école paroissiale du Sacré-Cœur. En 1982, après un siècle de travail assidu, les Sœurs quittent Waterloo et vendent leur couvent, laissant la résidence à l’insouciance de plusieurs propriétaires successifs.
Description architecturale
Située sur une colline surplombant l’ensemble du village de Waterloo, dont le Square Foster et les nouvelles installations ferroviaires, avec vue imprenable sur la rivière Yamaska et le lac Waterloo, l’imposante résidence d’Asa Belknap Foster prend forme de 1864 à 1865 sous la direction du maître-constructeur et menuisier P. Lambkins, selon les plans réalisés par l’architecte montréalais Hopkins. Cette demeure, qui deviendra rapidement le point de référence incontesté pour les constructions résidentielles aussi bien que commerciales à venir sur l’ensemble du territoire waterlois, s’inspire des résidences cossues de style néo-italien, principalement destinées à une clientèle fortunée.
Cette appartenance stylistique se manifeste notamment dans le volume en brique de forme rectangulaire s’élevant sur deux étages et demi, la toiture en pavillon tronquéToit à quatre versants. Dans le toit à pavillon tronqué, le sommet est plat. recouverte de « tôle à baguettes », la répartition symétrique des ouvertures disposées seules ou en paires, ainsi que par la présence de deux baies en saillie à trois pans, placées l’une au-dessus de l’autre sur le côté gauche de la résidence. Une tourelle disposée en saillie au centre de la façade, coiffée d’une toiture en pavillonToit à quatre versants. Dans le toit à pavillon tronqué, le sommet est plat. couronnée d’une terrasse faîtièreCouronnement de la partie plate d’une toiture tronquée, souvent fait de motifs décoratifs en fer forgé. et d’une crête métallique, ainsi qu’une vaste galerie couverte, supportée par une série de fins piliers ornés de boiseries et d’une balustradeBarrière de protection formée par une série de poteaux verticaux et surmontée d’une main courante. ouvragée courant sur les deux étages de l’ensemble du bâtiment, complètent la composition architecturale.