Harlow Wilbur Bowker, un héros de la Deuxième Guerre mondiale
De tous les métiers reliés à la guerre, celui de pilote d’avion de chasse est à la fois le plus prestigieux et le plus dangereux. Aussi, l’armée de l’air n’embauche-t-elle que des jeunes hommes téméraires et athlétiques pour occuper cette fonction. Le Granbyen Wilbur « Bud » Bowker était de cette trempe.
Mario Gendron
Publié le 9 novembre 2010 | Mis à jour le 11 septembre 2024
Publié dans : Militaire
De tous les métiers reliés à la guerre, celui de pilote d’avion de chasse est à la fois le plus prestigieux et le plus dangereux.1 Aussi, l’armée de l’air n’embauche-t-elle que des jeunes hommes téméraires et athlétiques pour occuper cette fonction. Le Granbyen Wilbur « Bud » Bowker était de cette trempe.
Harlow Wilbur Bowker s’enrôle à Montréal le 21 avril 1941, à l’âge de 18 ans ; il reçoit ses ailes à Moncton, au Nouveau-Brunswick, en décembre de la même année. Le 9 de ce mois, juste avant de partir outre-mer, le jeune homme se marie avec Lilian Wickens, une enseignante du Granby High School.
Arrivé en Angleterre, Bowker passe l’année 1942 à apprendre à piloter des Spitfires et des Hurricanes et à travailler pour une unité de reconnaissance photographique. À la fin de l’année, cependant, il rejoint la fameuse 412e escadrille de chasse Falcon de la RCAF, stationnée tout près de Londres, dont l’objectif principal est de combattre l’aviation ennemie au-dessus de la Manche. Bowker se distingue rapidement comme un pilote d’une grande audace. Cédant à la superstition, le jeune homme ne vole jamais sans porter une broche en argent, cadeau de son épouse ; sur son Spitfire, il a inscrit les prénoms Bill, Bob, Lil et Bud, qui sont ceux de ses deux frères, également dans la RCAF, de sa femme et le sien propre. Au cours d’une mission de combat, le 12 novembre 1943, il est légèrement blessé à la tête par une balle.
En février 1944, après une période de 14 mois avec la 412e escadrille, au cours de laquelle il abat trois avions ennemis, Wilbur Bowker quitte temporairement les Falcon pour rejoindre une unité de récupération et de réparation d’avions. Curieusement, c’est au cours de cette période de repos obligatoire que le pilote de Granby accomplit son plus grand exploit. Sorti au-dessus de la Manche pour tester un Spitfire, il croise deux avions allemands Focke Wulf 190 et les prend en chasse. Il ouvre le feu sur le premier, qui explose en entraînant le deuxième dans sa chute. Cet exploit hors du commun fait le tour des journaux alliés et se retrouve en tête des nouvelles radiophoniques.
Bowker réintègre la 412e escadrille le 24 mai 1944, pour être transféré en France 12 jours après le débarquement de Normandie. Mais le ciel de France est néfaste au jeune aviateur qui disparaît lors d’une mission le 2 juillet 1944. Un an plus tard, on identifie sa tombe dans un petit cimetière de Pont-de-Vie, à environ 30 kilomètres au sud-est de Caen. Sur sa tombe, on peut lire : « Aviateur tombé le 2 juillet 1944 ». Sa dépouille mortelle sera plus tard transférée au cimetière militaire de Bayeux, dans le Calvados.
- Ce texte a été préalablement publié dans M. Gendron, J. Rochon et R. Racine. (2001). Histoire de Granby, Société d’histoire de la Haute-Yamaska, p. 234-235. ↩︎