Château Brownie – 1906

Adresse

121-125, rue Elgin
Granby (Québec)  J2G 4V4

Éclectisme victorien

 

« Quand la construction de cette maison sera terminée, peut-on lire dans le Granby Leader-Mail du 17 août 1906, elle sera certainement une des plus impressionnantes des Cantons-de-l’Est, de même qu’un monument aux « Brownies » qui ont aidé à la construire ». Palmer Cox (1840-1924), le constructeur de cette extravagante résidence, est un dessinateur et auteur de livres pour enfants qui, parti de Granby à l’âge de dix-sept ans, connaît le succès dès la parution du premier album des Brownies, à New York, en 1883. Ces lutins inspirés d’une légende écossaise, sujets d’une douzaine d’albums supplémentaires, feront la renommée et la fortune de leur créateur. En 1904, au faîte de la gloire, l’illustre célibataire revient s’établir définitivement à Granby, où il fait construire, sur la rue Elgin, une résidence d’un style conforme aux fantaisies de son imaginaire, le Château Brownie. En 1923, Palmer Cox vend la propriété à sa nièce et à son mari, William Gould, qui sont ses locataires depuis de nombreuses années. Selon une des clauses du contrat de vente, l’auteur peut habiter le Château Brownie jusqu’à son décès, qui survient en 1924. En 1938, Madame Gould, qui a survécu à son conjoint, vend la propriété à James Arthur Picard. La famille Picard l’habitera durant près de 25 ans. Plusieurs personnes en seront propriétaires par la suite. C’est au cours des années 1970 que le Château Brownie est recouvert de clin d’aluminium, altérant ainsi son apparence d’origine.


L’amalgame des styles, ainsi que la complexité des volumes, du plan et des formes, permettent d’associer cette résidence à l’éclectisme victorien. L’imposante tour d’angle d’inspiration Néo-Queen Ann, les corps avancés et les éléments en saillie, tels la galerie soutenue par des colonnes d’inspiration néo-classique, le solarium disposé en façade et la lucarne à fronton arrondi, sont autant d’éléments qui confèrent à cette résidence le caractère original et l’effet de surprise recherchés par les concepteurs des résidences bourgeoises inspirées par le courant éclectique victorien.