Imperial Tobacco – 1895

Adresse

145-166, rue Cowie et 150, St-Jacques
Granby (Québec)  J2G 3V3

Rationalisme industriel

C’est en 1895 que John Archibald accepte l’offre généreuse du maire de Granby, S.H.C. Miner, et installe l’Empire Tobacco dans la municipalité. Dès sa première année d’exploitation, l’Empire engage 150 travailleurs ; quelques années plus tard, elle en embauchera 300. Mais l’usine de Granby ne reste pas longtemps la propriété de la famille Archibald, puisque cette dernière la vend, en 1898, à l’American Tobacco. En 1908, c’est l’Imperial Tobacco, une compagnie anglaise, qui se porte acquéreur de l’entreprise et l’intègre à l’ensemble de ses activités.

Sous la gouverne de l’Imperial Tobacco, l’usine Empire de Granby connaît un développement spectaculaire. La construction du plus grand immeuble du groupe actuel date de 1912-1913 (on y ajoute un étage supplémentaire en 1946-1947) et une vaste usine génératrice est mise en fonction en 1915. L’usine Empire se consacre exclusivement à la production du tabac à chiquer et du tabac à pipe. Avec 700 travailleurs en 1930, l’Imperial Tobacco est la deuxième plus importante usine de la ville. En 1960, le complexe industriel rassemble deux immeubles manufacturiers, un immeuble d’expédition, une usine génératrice, des ateliers de peinture et de menuiserie et treize entrepôts. En 1971, l’effondrement du marché contraint la compagnie à fermer son usine de Granby, mettant ainsi un terme à l’aventure du tabac dans la ville. Quelques années plus tard, l’édifice de l’Imperial est acheté par l’homme d’affaires Gérald Scott, qui l’offre en location à diverses entreprises et à quelques artisans et artistes.


Le complexe industriel de l’ancienne usine Imperial Tobacco représente un ensemble architectural de grand intérêt. Conçu selon les caractéristiques du rationalisme industriel, qui préconise la primauté de la fonction industrielle sur la forme architecturale, cet ensemble est formé de cinq bâtiments recouverts de briques, dont les dates de construction et les fonctions varient. À l’exception des bâtiments destinés à la chaufferie et à l’entrepôt, les édifices se caractérisent par une élévation sur plusieurs étages, une fenestration abondante, une toiture à deux versants à faible inclinaison et une réduction des éléments décoratifs à leur plus simple expression, dans un esprit qui répond à des impératifs de productivité et de rentabilité plus que d’esthétisme.