Maison Foster / Couvent Maplewood – 1864-1865

Adresse

26, rue Clark
Waterloo (Québec)  J0E 2N0

Néo-italien

Constructeur de chemin de fer, membre du Conseil législatif et sénateur, Asa Belknap Foster a contribué de façon incomparable au développement de Waterloo. Né en 1817 à Newfane, au Vermont, il est âgé de cinq ans lorsque son père, le docteur Stephen Sewell Foster, s’installe à Frost Village, près de Waterloo. Au début des années 1850, après plusieurs années passées aux États-Unis à construire des chemins de fer, A.B. Foster revient exercer ses talents au Canada. Il s’implique, entre autres, dans la construction de deux chemins de fer régionaux, le Stanstead, Shefford & Chambly Railroad (SS&CRR) et le South Eastern Railway, qui atteignent Waterloo au cours des décennies 1860 et 1870. Dans ces deux cas, Foster agit comme constructeur mais aussi comme bailleur de fonds. Près des installations ferroviaires du SS&CRR, il construit un hôtel, le Foster House, et plusieurs résidences en brique et il offre gratuitement des terrains aux communautés religieuses qui désirent s’établir. Catholiques, méthodistes, anglicans et universalistes profitent de son offre. C’est au moment où sa popularité atteint des sommets, au milieu des années 1860, que Asa Belknap Foster fait construire la plus grande et luxueuse résidence de Waterloo. À son décès, survenu en 1877, la propriété revient à la veuve de Foster, qui la vend, en 1882, aux Sœurs des Très-Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie. Ces dernières y ouvrent le couvent Maplewood ; elles y demeureront pendant un siècle.


Située sur une colline surplombant l’ensemble du village de Waterloo, dont le Square Foster et les nouvelles installations ferroviaires, avec vue imprenable sur la rivière Yamaska et le lac Waterloo, l’imposante résidence d’Asa Belknap Foster prend forme de 1864 à 1865 sous la direction du maître-constructeur et menuisier P. Lambkins, selon les plans réalisés par l’architecte montréalais Hopkins. Cette demeure, qui deviendra rapidement le point de référence incontesté pour les constructions résidentielles aussi bien que commerciales à venir sur l’ensemble du territoire waterlois, s’inspire des résidences cossues de style néo-italien, principalement destinées à une clientèle fortunée.

Cette appartenance stylistique se manifeste notamment dans le volume en brique de forme rectangulaire s’élevant sur deux étages et demi, la toiture en pavillon tronqué recouverte de « tôle à baguettes », la répartition symétrique des ouvertures disposées seules ou en paires, ainsi que par la présence de deux baies en saillie à trois pans, placées l’une au-dessus de l’autre sur le côté gauche de la résidence. Une tourelle disposée en saillie au centre de la façade, coiffée d’une toiture en pavillon couronnée d’une terrasse faîtière et d’une crête métallique, ainsi qu’une vaste galerie couverte, supportée par une série de fins piliers ornés de boiseries et d’une balustrade ouvragée courant sur les deux étages de l’ensemble du bâtiment, complètent la composition architecturale.