Présence amérindienne en région
Des fouilles archéologiques, enclenchées au début des années 1990, ont permis de localiser 18 sites amérindiens dans les bassins des principales rivières de la région. Or, la découverte récente par le biologiste Alain Mochon d’un fragment de vase amérindien, près de Bromont, permettra d’en ajouter un dix-neuvième à la liste.
Mario Gendron
Publié le 10 mai 2010 | Mis à jour le 11 septembre 2024
Publié dans : Amérindien
Des fouilles archéologiques, enclenchées au début des années 1990 par une équipe de l’Université de Montréal, ont permis de localiser plusieurs sites amérindiens dans les bassins des principales rivières de la région.2 Ainsi, sur les 18 sites archéologiques découverts par les chercheurs, 14 sont situés dans le bassin de la rivière aux Brochets, trois dans celui de la rivière Yamaska et un près de la rivière Missisquoi. Or, la découverte récente par le biologiste Alain Mochon d’un fragment de vase amérindien sur les rives de la Yamaska centre, près de Bromont, permettra d’en ajouter un dix-neuvième à la liste.
Le plus vieil indice d’une présence humaine sur le territoire régional date de 5000 ans avant aujourd’hui; il provient du site Gasser, localisé aux premières chutes de la rivière aux Brochets. D’autres sites, datant cette fois de 4 000 ans, ont été mis au jour dans les bassins des rivières aux Brochets et Yamaska Sud. Les occupants de ces lieux étaient des Amérindiens nomades. Entretenant le commerce avec d’autres groupes de l’État de New York, ils venaient dans la région pour pratiquer leurs activités de chasse et de pêche : objets, individus, informations et modes circulaient dans ce vaste réseau d’échanges.
La période archéologique du Sylvicole, qui va de 3 000 ans avant aujourd’hui à l’arrivée de Jacques Cartier, en 1534, est marquée par l’apparition de la poterie. À la fin de cette période, entre l’an 1000 et 1534, certaines bandes nomades adoptent un mode de vie plus sédentaire et fréquentent assidûment le territoire régional. Comme on n’a trouvé aucun village ni aucune trace d’agriculture sur les neuf sites relatifs à cette période, tout laisse croire que la région faisait partie de l’aire d’exploitation d’une communauté iroquoienne établie dans la vallée du Richelieu.
Quelques siècles avant l’arrivée des Européens, les Iroquoiens partagent les ressources du territoire avec les tribus algonquiennes. Lorsque les premiers Iroquoiens disparaissent de la vallée du Saint-Laurent à la fin du XVIe siècle, notre région est intégrée aux territoires de chasse des Abénakis de l’Ouest. L’axe nord-sud formé par la rivière Richelieu et le lac Champlain délimite alors les deux grands ensembles culturels du Nord-Est américain : du côté est du Richelieu se retrouvent les Algonquiens (Abénakis) et, du côté ouest, les populations iroquoiennes.
- Source de l’illustration: Claude Chapdelaine, En remontant la rivière aux Brochets : cinq mille ans d’histoire amérindienne dans Brome-Missisquoi, Bedford, MRC de Brome-Missisquoi, 1996, p. 15 ↩︎
- Ce texte est une version remaniée de celui paru dans Mario Gendron et al., Histoire du Piémont-des-Appalaches, Québec, Les presses de l’Université Laval, 1999, p. 56-59. ↩︎