De Patrick Hackett à Michel Duchesneau : ces hommes qui gouvernaient Granby
Mario Gendron
Publié le 25 septembre 2020 | Mis à jour le 11 novembre 2024
Publié dans : Politique
De 1859 à l’an 2000, vingt-deux hommes ont occupé la mairie de Granby. Certains étaient flamboyants et d’autres effacés; plusieurs ont eu une courte carrière, alors qu’une poignée s’est maintenue au pouvoir durant de nombreuses années; quelques-uns sont passés à l’histoire, mais la majorité a sombré dans l’oubli.
L’histoire politique est ainsi faite qu’elle retient surtout les coups d’éclat, les grands projets et les hommes flamboyants, laissant dans l’ombre les intervenants plus modestes mais néanmoins efficaces et ceux que la conjoncture économique et politique ou le climat social défavorisent. Ce texte poursuit l’objectif d’aller au-delà des impressions premières afin de mieux faire connaître les maires de Granby, répartis ici en six catégories, déterminées par une caractéristique particulièrement révélatrice de leur règne : les « éphémères » au nombre de 13, les « modernes » avec trois représentants, les « inflexibles » qui sont deux, tout comme les « infortunés », et, finalement, le « pragmatique » et « l’humaniste ».
L’année 1916 est charnière dans l’histoire politique de Granby, d’abord parce qu’elle marque l’accession de la municipalité au statut de Cité, ce qui lui confère des pouvoirs accrus, ensuite parce que le nouveau code municipal, adopté la même année, change la donne quant au mode d’élection du maire, nommé jusque-là par les conseillers, mais désormais élu au suffrage universel. L’année 1916 coïncide aussi avec la fin de la présence des anglophones à la mairie de Granby, dont neuf représentants s’étaient succédés sans interruption entre 1859 et 1910 et trois avaient siégé en alternance avec des francophones jusqu’en 1916.
Les éphémères
Parmi les six catégories de maires définies plus haut, celle des « éphémères », comme son nom l’indique, rassemble 13 hommes dont le mandat est de courte durée. Tous ces maires siègent au cours de la période villageoise de Granby, entre 1859 et 1916; sans surprise, neuf d’entre eux sont anglophones.
Or ces politiciens sont demeurés en poste trop peu longtemps pour qu’on puisse individualiser leur action, même si leur influence collective a permis de jeter les fondements de la vie municipale granbyenne.
Au contraire des 13 éphémères qui, conjointement, ne siègent que vingt-et-un ans, les « modernes », les « inflexibles », les « infortunés », le « pragmatique » et « l’humaniste » regroupent neuf maires qui cumulent cent vingt-et-une (121) années de gouvernance. C’est évidemment dans ces catégories qu’on trouve les noms que l’histoire retient, les Miner, Boivin, Leclerc, Trépanier et, plus près de nous, Girard et Duchesneau.
Les modernes
La modernité, mieux que tout autre concept, caractérise les mandats de trois maires de Granby, S.H.C. Miner, Horace Boivin et Paul-O. Trépanier. Si cette désignation ne s’applique pas à l’entièreté de leur mandat, il demeure que la modernisation qui de l’économie, qui de la politique et qui des infrastructures municipales constitue la pierre angulaire de leur administration. Il faut préciser, cependant, que l’action de chacun de ces politiciens est grandement favorisée par une conjoncture favorable : Miner profite de la reprise des années 1890, après deux décennies de ralentissement économique, Boivin est soutenu dans son action par l’enrichissement des ménages qui caractérise l’après-guerre et Trépanier tire parti de l’effervescence sociale et culturelle de la Révolution tranquille.
S.H.C. Miner est un industriel d’envergure canadienne qui occupe la mairie de Granby à deux reprises, de 1873 à 1876 et de 1893 jusqu’à sa mort, en 1911. Au début de son deuxième terme, l’économie axée sur l’exploitation des ressources naturelles entre dans son dernier droit et toutes les agglomérations régionales cherchent à attirer des entreprises manufacturières; c’est une course au développement dont une seule municipalité peut espérer sortir gagnante. Ici, c’est la pertinence des choix du maire S.H.C. Miner qui affirme l’aspect novateur de son action. Car alors que Waterloo, Cowansville, Farnham et Acton Vale misent sur des entreprises à faible productivité et se retrouvent, en conséquence, sur une voie secondaire de l’industrialisation, Granby investit dans les secteurs en croissance du caoutchouc et du tabac et se hisse bientôt au rang de capitale régionale. Bref, par l’à-propos de ses prospectives économiques, S.H.C. Miner a su infléchir le cours des choses en faveur de sa municipalité
Horace Boivin, en poste à la mairie de Granby de 1939 à 1963, mérite autant, sinon plus, que S.H.C. Miner le qualificatif de moderne. S’identifiant très tôt aux idées libérales et appréciant tout ce qui est d’avant-garde, ce jeune homme de bonne famille est un être singulier dans le Québec francophone des années 1930 à 1950. Au cours de la Crise, célibataire à l’emploi de la compagnie familiale, la Granby Elastic Web, Horace Boivin parcourt le monde et apprivoise d’autres cultures. De retour dans sa ville natale, il partage ses expériences avec ses concitoyens et, ce faisant, il leur ouvre une fenêtre sur le monde. Qu’il monte à cheval, qu’il fasse du ski ou qu’il danse avec des vahinés, tout dans ses comportements et son assurance semble séduire le public granbyen. À certains égards, les attitudes d’Horace Boivin préfigurent l’affirmation de soi du peuple québécois, un trait caractéristique de la Révolution tranquille.
Devenu « Monsieur le maire », Horace Boivin fait de la prospection industrielle et de la sollicitation d’animaux pour le Jardin zoologique les puissants leviers qui propulsent Granby sur la scène internationale. Grâce à la détermination et à l’aplomb de son maire, une ville d’à peine 20 000 habitants se trouve bientôt en mesure de traiter avec les capitales du monde, qu’il s’agisse de Londres, Paris ou Zurich. Ce faisant, il montre à ses concitoyens que l’audace peut devenir l’un des moteurs de la réussite personnelle et collective. D’autres qu’Horace Boivin, sans doute, auraient pu gouverner Granby avec succès dans la conjoncture très favorable de l’après-guerre, mais peu l’auraient fait avec autant de panache.
C’est une chose de paraître moderne dans une période teintée de conservatisme, comme ce fut le cas pour Horace Boivin, mais c’en est une autre de réussir à l’être dans une époque de transformation intense et accélérée de la société, comme celle de la Révolution tranquille. C’est pourtant l’exploit qu’accomplit Paul-O. Trépanier qui, au cours de son premier séjour à l’hôtel de ville, de 1964 à 1969, arrive à devancer le mouvement même de l’histoire, d’ailleurs un peu trop rapidement de l’avis de plusieurs citoyens de Granby. Le qualificatif d’enfant terrible de la Révolution tranquille sied donc parfaitement au jeune maire.
Dès son entrée en fonction, Paul-O. Trépanier entend remplir sa principale promesse électorale, soit procéder à la modernisation accélérée des infrastructures municipales. Pour y parvenir, il n’hésite pas à jeter par-dessus bord les vieilles façons de faire et les attitudes d’un autre temps, remettant le sort de la municipalité entre les mains des urbanistes et des ingénieurs, qu’il croit en mesure de résoudre l’ensemble des problèmes urbains. À ceux qui objectent que son plan de modernisation risque d’enfoncer la ville dans les dettes, le maire Trépanier rétorque que le développement futur de Granby et sa suprématie sur l’échiquier régional dépendent de la vitesse des élus à réagir, peu importe ce qu’il en coûte. Et à quoi bon ne pas avoir de dettes, affirme-t-il, si cela constitue une entrave au développement des infrastructures et des services indispensables à une ville de l’importance de Granby ? Les ambitions réformistes du maire s’étendent aussi au renouvellement de l’appareil municipal et du personnel administratif.
Mais l’approche empressée de Paul-O. Trépanier se heurte bientôt à l’opposition de plusieurs citoyens, déstabilisés par la vitesse et l’ampleur des changements imposés par la nouvelle administration. Ce comportement s’apparente à celui des électeurs québécois, lorsque la volonté populaire de ralentir le rythme de la Révolution tranquille favorise le retour de l’Union nationale au pouvoir, en 1966. Sentant le vent tourner, Paul-O. Trépanier choisit de ne pas se représenter aux élections de 1969. Mais ce n’est que partie remise, puisque l’homme revient à l’hôtel de ville en 1973, pour y demeurer jusqu’en 1985. Dès lors, il aura tout le temps nécessaire pour effectuer les réformes qui lui tiennent à coeur.
Les inflexibles
Joseph-Hermas Leclerc et Michel Duchesneau sont deux maires qui marchent vers un but défini, imperturbables dans leur volonté de l’atteindre : ce sont des « inflexibles ». Ce titre leur échoit en raison de la mission que chacun d’eux s’est donnée et à laquelle il s’est consacré sans relâche durant son séjour à l’hôtel de ville. Les deux hommes ont aussi comme attribut commun d’avoir quitté la mairie de Granby aussitôt leur cible atteinte. Pour le maire Leclerc, il s’est agi d’assainir les finances et les mœurs municipales au cours de la crise économique des années 1930, alors que pour Michel Duchesneau, qui a occupé la mairie de 1993 à 2000, l’objectif a été d’abolir la dette de Granby.
Industriel, président de la Commission scolaire de Granby, maire et député fédéral, J.-H. Leclerc est un personnage qui en impose. Or c’est comme maire que l’homme imprime le plus sa marque dans sa ville d’adoption, malgré la brièveté relative de son mandat (1933-1938).
J.-H. Leclerc prend le pouvoir au plus fort de la Crise, en 1933, lorsque la mise en place des « secours directs » confirme qu’il y a peu d’espoir que la situation s’améliore dans un avenir rapproché. À ce moment, environ 1 000 Granbyens subsistent grâce à l’aide dispensée par ce programme, dont l’objectif est de soutenir les travailleurs et leurs familles en cas de pauvreté extrême. Mais le nouveau maire considère que cette forme d’aide, financée à parts égales par les trois paliers de gouvernement, favorise non seulement les abus chez certains bénéficiaires, mais aussi la fraude parmi les employés municipaux. Il décide donc de s’attaquer à ce double problème.
C’est la lutte aux abus présumés de certains bénéficiaires des secours directs qui réclame d’abord l’attention de J.-H. Leclerc. Granby adopte alors la ligne dure envers les « chômeurs nécessiteux professionnels », elle traque les faux malades qui refusent de travailler, les bénéficiaires qui cachent des revenus ou, encore, qui vendent le bois de chauffage qu’ils reçoivent gratuitement. Les médecins, à qui il incombe de soigner les indigents et des les hospitaliser aux frais de la ville, sont accusés de gonfler leurs factures; on lance la police aux trousses des maris qui désertent le foyer familial; on refuse les secours directs à des chômeurs parce qu’ils possèdent des appareils radios.
Après avoir mené un combat de tous les instants contre les chômeurs « frauduleux », le maire Leclerc s’attaque ensuite aux cas de favoritisme, d’abus et de négligence qui ont été décelés dans certains départements de l’administration municipale. Les accusations du maire, qui visent quelques employés de la voirie, un service municipal placé au coeur de l’actualité par la Crise, s’avèrent suffisamment sérieuses pour que le Conseil, comme l’y autorise la Loi des cités et villes, décide de former une commission d’enquête qui pourra assigner des témoins et, le cas échéant, punir les coupables.
L’enquête municipale, très attendue, se déroule en deux soirs du mois d’août 1937. La Commission, formée du Conseil municipal et présidée par le maire Leclerc, assigne 40 témoins. L’enquête révèle des dépenses inexpliquées, des factures disparues, l’utilisation de machinerie et d’outillage à des fins personnelles, mais rien d’assez concret pour permettre de porter des accusations. La mise à jour de ces malversations conduit néanmoins le Conseil à interdire dorénavant aux employés municipaux d’acheter ou d’emprunter quoi que ce soit de la ville.
Sa mission d’assainissement terminée, Joseph-Hermas Leclerc, qui siège déjà comme député libéral à Ottawa depuis 1935, quitte la mairie de Granby à la fin de l’année 1938.
En 1993, Granby supporte une dette de 71 millions de dollars dont le remboursement gruge 35 % des recettes annuelles. Nouvellement élu, le maire Michel Duchesneau, appuyé par les conseillers municipaux, entend faire disparaître cette plaie financière en dix ans, et ce, en l’attaquant sous plusieurs angles. Il s’agit d’abord de réduire les dépenses d’immobilisation et d’opération de la municipalité. On compte ensuite augmenter les revenus en négociant à la hausse les ententes inter-municipales sur les services de loisirs et en procédant à la mise en vente des terrains municipaux les plus susceptibles de développement. Lors des élections de 1997, la dette ayant déjà fondu de moitié, la popularité du maire est telle qu’aucun autre candidat n’ose s’opposer à lui pour briguer les suffrages.
En 1999, devançant ses propres prévisions, Michel Duchesneau gagne son pari d’abolir la dette municipale. Cette première québécoise attire l’attention sur Granby, dont la rigueur administrative s’impose en exemple à suivre pour plusieurs autres municipalités. On ne saura cependant jamais comment Michel Duchesneau aurait pu perpétuer son héritage, puisque sa mission accomplie, il démissionne de la mairie de Granby quelques mois avant la fin de son mandat, arguant que la vie politique nuit à la bonne marche de ses affaires personnelles.
Les infortunés
Selon la définition du dictionnaire, un « infortuné » est quelqu’un qui joue de malchance. Deux maires méritent ce qualificatif : Alonzo C. Savage et Jean-Louis Tétreault. Le premier exerce ses fonctions alors que Granby n’est encore qu’un village (1877-1892), tandis que le second siège au cours de la Révolution tranquille (1969-1973).
C’est la conjoncture économique qui fait un « infortuné » du maire Alonzo C. Savage, un gros commerçant de la rue Principale, élu en 1877. À ce moment, le village est sans aqueduc, sans égouts et ses rues sont en terre, avec des trottoirs en bois dans ses sections commerciales. Sauf pour la construction obligatoire d’un nouvel hôtel de ville, qui ouvre ses portes au public en 1880, et la création du parc Victoria, en 1889, rien de bien concret n’aura encore été fait une décennie après l’élection du maire Savage. En 1883, une première tentative de construire un système d’aqueduc n’aboutit pas; mis en veilleuse, il renaît en juin 1893, quelques mois après le départ d’Alonzo C. Savage de la mairie. Doit-on pour autant imputer cette inactivité au manque de dynamisme du maire et de son administration? Selon toute probabilité, cette inaction procède plutôt du mouvement de contraction de l’économie, commencé avec la crise de 1874-1878 et terminé à l’automne 1896, qui sape les projets municipaux et limite considérablement la marge de manœuvre du huitième maire de Granby. D’ailleurs, ce n’est qu’à la suite de cette phase de contraction économique que le village prend vraiment son envol et double sa population en peu d’années.
Jean-Louis Tétreault, qui occupe l’hôtel de ville de 1969 à 1973, est sans doute le plus « infortunés » des maires de Granby, une conviction qui repose sur trois considérations. En premier lieu, il incombe au maire Tétreault de mettre en œuvre le plus ambitieux plan de rénovation urbaine que Granby ait connu…conçu par l’administration précédente. En deuxième lieu, la démolition de l’ancien bureau de poste de Granby, prévue dans le cadre du plan de rénovation, divise la population et le conseil municipal, les conseillers votant pour le détruire, le maire s’y opposant mais sans succès. En troisième lieu, le maire Tétreault perd les élections de 1973 par une faible marge de 211 voix, battu par Paul-O Trépanier, alors que cinq des conseillers de son administration sont réélus. Comble de malheur, ce qu’il convient d’appeler « l’affaire du bureau de poste » poursuit Jean-Louis Tétreault bien longtemps après que la poussière de sa démolition soit retombée.
Le pragmatique
Maire de Granby de 1917 à 1932, en plus d’être homme d’affaires et député fédéral, Ernest Boivin accumule les précédents : il est le premier maire de Granby à avoir été élu au suffrage direct et il préside le premier Conseil de la Cité, statut municipal accordé à Granby en 1916. Mais son principal attribut est d’avoir fait preuve de pragmatisme à une époque charnière de l’histoire de Granby.
Depuis 1890, le développement industriel accéléré de Granby impose la construction d’importantes infrastructures municipales, à un rythme que les autorités villageoises n’arrivent pas à soutenir. Seul un « pragmatique » comme Ernest Boivin était à même de concilier développement économique et urbain. Aussi, dès son arrivée à l’hôtel de ville, ce dernier se met-il à la tâche de rendre les infrastructures et les services de Granby au diapason de son nouveau statut de cité. À ce moment, l’importance des actifs municipaux de Granby, c’est-à-dire la valeur de l’aqueduc, des égouts, trottoirs, édifices et parcs publics, trahit son retard par rapport à d’autres villes de dimensions comparables, comme Saint-Jean ou Saint-Hyacinthe. Pour rattraper ce retard, Granby entreprend de paver les rues, étend les trottoirs de ciment aux nouveaux quartiers, agrandit l’aqueduc et les égouts; en 1920 et 1925, les ponts des rues Irwin et Principale sont refaits. On procède aussi à l’augmentation du nombre des policiers et à l’achat de meilleurs camions et équipements pour le service des incendies. À l’aube des années 1930, grâce à tous ces investissements, Granby aura doublé ses actifs et permis à ses 10 000 habitants d’obtenir tous les services auxquels ils ont droit. Mais la Crise, avec son cortège de misère et de chômeurs, viendra changer la donne et mettre en porte-à-faux l’attitude pragmatique du maire Boivin qui, dans ces circonstances, préfèrera passer la main à J.-H. Leclerc, un homme dont le tempérament et l’expérience sont au diapason des défis posées par cette période trouble.
L’humaniste
Qu’est-ce qui vaut le qualificatif d’« humaniste » à Mario Girard, maire de Granby de 1985 à 1993 ? En quelques mots, c’est sa propension à s’intéresser à la chose sociale, culturelle et environnementale. D’autres avant lui, bien sûr, s’étaient penchés sur ces questions, mais aucun avec le même intérêt et la même passion que Mario Girard. Avant d’être élu maire, ce dernier était déjà une figure bien connue à Granby pour avoir été impliqué pendant deux décennies, et souvent au plus haut niveau, dans des organismes aussi divers que les Loisirs de Granby, la Commission consultative industrielle et le Centre hospitalier de Granby. À l’évidence, ce contexte a teinté sa façon de voir le monde et, surtout, sa manière d’administrer sa ville.
Comme maire, Mario Girard refuse de se laisser enfermer dans des considérations strictement économiques, et ce, même s’il compte plusieurs réalisations de cette nature à son actif. De plus, affirme-t-il, « le mandat que la population m’a donné comprend aussi la protection, la restauration et la sauvegarde de notre environnement naturel », ce qui, à cette époque, était novateur. D’un point de vue social, le maire se dit préoccupé par le chômage, les besoins des jeunes et ceux des plus vieux, dont le nombre va grandissant. Son administration imprime également sa marque dans le domaine de la culture et des activités récréo-touristique régionales.
Parmi les réalisations les plus remarquables à cet égard, on trouve la transformation du Palace en une salle de spectacle moderne et fonctionnelle et la construction de l’Estriade, une piste cyclable asphaltée de 21 kilomètres qui, depuis 1991, emprunte l’ancien chemin de fer Stanstead, Shefford & Chambly entre Granby et Waterloo. Aussi, c’est grâce à l’administration du maire Girard que la Société d’histoire de Shefford (aujourd’hui de la Haute-Yamaska) a été en mesure de construire une première voûte, à la Maison Vittie, pour conserver les archives régionales.