Le référendum de 1995 : vingt ans déjà

Bernard Landry, Michel Duchesneau et une vingtaine de partisans.
Bernard Landry, vice-premier ministre du Québec, travaille activement pour le camp du « oui » lors du référendum de 1995. À sa droite, on remarque la présence de Michel Duchesneau, maire de Granby. (©SHHY, fonds La Voix de l’Est, P050-S5-SS16-D13-P1 | Richard Chagnon, photographe)

Avec un mince écart de 1,2 % entre les options du « oui » et du « non », le référendum de 1995 reste inscrit dans les mémoires de tous ceux qui l’ont vécu. Mais qu’en est-il des résultats dans les trois MRC de la grande région de Granby?

Mario Gendron

Publié le 28 octobre 2015 | Mis à jour le  11 septembre 2024

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Avec un mince écart de 1,2 % entre les options du « oui » et du « non » sur près de 4,8 millions de votes enregistrés, le référendum du 30 octobre 1995 constitue une défaite amère pour les partisans de la souveraineté du Québec et une victoire à l’arrachée pour les supporteurs d’un Canada uni. Cet événement historique reste inscrit dans les mémoires de tous ceux qui l’ont vécu. Mais qu’en est-il des résultats dans les trois MRC de la grande région de Granby, soit Acton, La Haute-Yamaska et Brome-Missisquoi ?

Examinons en premier lieu les tendances régionales du vote lors du premier référendum sur l’avenir constitutionnel du Québec, tenu en 1980. À cette occasion, la proposition de souveraineté-association est rejetée par six Québécois sur dix, mais par les deux tiers des habitants de la région. Le « oui » atteint 35 % et 39 % dans la Haute-Yamaska et dans Acton et un maigre 26 % dans Brome-Missisquoi. Sur les 44 bureaux de vote de la région, sept surpassent le résultat national de 40 % obtenu par le « oui ». Les municipalités de Sainte-Christine (48 %), de Sainte-Sabine (47 %) et d’Upton (45 %) obtiennent les résultats positifs les plus élevés. Dans les territoires anglophones de Brome et de Sutton, au contraire, le rejet de la proposition gouvernementale est presque unanime.

Société d'histoire de la Haute-Yamaska

Le retour des libéraux au pouvoir en 1985 met en veilleuse l’option souverainiste jusqu’à l’élection du Parti québécois en 1994 et l’organisation d’un deuxième référendum, en 1995. Comme le montre le tableau, la dualité linguistique explique en grande partie les écarts régionaux entre le « oui » et le « non ». Par rapport aux résultats de 1980, les souverainistes effectuent des gains partout en région, obtenant l’appui de 53 % des électeurs dans les MRC de La Haute-Yamaska et d’Acton et de 38,6 % dans celle de Brome-Missisquoi. La progression du « oui » est particulièrement significative dans La Haute-Yamaska avec des écarts comparatifs qui dépassent 20 % dans cinq municipalités. En 1995, les résultats enregistrés par l’option péquiste, supérieurs à ceux du niveau national dans 14 municipalités, franchissent 60 % dans Saint-Alphonse et Sainte-Christine et se situent entre 55 % et 60 % dans six autres localités. Dans la MRC de La Haute-Yamaska, le « oui » l’emporte partout, sauf dans Warden, Waterloo et Saint-Joachim, où la présence anglophone est un peu plus importante. Scénario semblable dans la MRC d’Acton avec un « non » gagnant dans Béthanie, Roxton Falls et Upton seulement. Dans Brome-Missisquoi, les résultats révèlent qu’au moins sept électeurs sur dix rejettent toujours l’option péquiste dans Stanbridge, Philipsburg, Saint-Armand, Knowlton, Brome, Abercorn et Sutton, ville et canton.

Daniel Johnson rencontre une dizaine de partisans qui tiennent des pancartes. (©SHHY, fonds La Voix de l’Est, P050-S5-SS16-D13-P2)
Daniel Johnson, chef de la campagne du « non », rencontre des partisans à Granby, en 1995. (©SHHY, fonds La Voix de l’Est, P050-S5-SS16-D13-P2)